Le budget britannique : des signaux discrets à un moment crucial pour la construction

Le chancelier a promis un budget qui « relancerait les travaux de construction ». Mais pour le secteur du BTP, ces annonces ont suscité plus de questions que de confiance.

Malgré des mois de spéculation, les mesures prises se sont avérées insuffisantes pour débloquer de véritables investissements dans le secteur du bâtiment. La croissance économique demeure atone. L'inflation reste élevée. La dette publique augmente. Et la réaction du marché ? L'immobilisme. Les rendements des obligations d'État ont à peine bougé, signe évident du scepticisme des investisseurs.

Pas de nouvelles barrières, mais pas de mesures audacieuses non plus.

Avec l'augmentation du salaire minimum qui alourdit le fardeau financier des cotisations patronales à l'assurance nationale et les changements à venir dans le régime des retraites, le budget n'a guère amélioré la situation des entreprises.

La taxe d'apprentissage s'applique toujours aux grandes entreprises, ce qui représente une occasion manquée de remédier à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la construction. Le gel des seuils d'imposition signifie que la pression fiscale au Royaume-Uni se dirige vers un niveau record. Cela pourrait avoir des répercussions sur la mobilité de la main-d'œuvre, la demande des consommateurs et la confiance des entreprises.

Dans les secteurs clés, les signaux étaient mitigés. Le gouvernement a réaffirmé son engagement envers le Programme de nouveaux hôpitaux, et a annoncé la création de 250 nouveaux centres de santé. Bien que bienvenues, ces annonces restent floues. Quel est le montant réel des nouveaux financements ?

Le financement privé pourrait jouer un rôle crucial dans la réalisation de ces infrastructures. La création récente de l'Autorité nationale de transformation des infrastructures et des services (NISTA), ainsi que les références à de nouveaux modèles de partenariat public-privé (PPP) dans la Stratégie décennale pour les infrastructures, laissent penser que c'est la voie à suivre. Toutefois, sans clarté sur la structure, les risques et le rendement, les capitaux privés resteront à l'écart.

De grandes ambitions, peu de détails

Des progrès ont été réalisés. Le nucléaire a bénéficié d'un renforcement de son financement, et la révision de la réglementation nucléaire de 2025 pourrait contribuer à accélérer sa mise en œuvre et à réduire les coûts – à condition qu'elle garantisse la transparence et la réactivité nécessaires.

Mais d'autres domaines stratégiques ont été négligés. Le budget a peu abordé la question des infrastructures numériques, malgré la demande croissante de centres de données et la concurrence mondiale accrue pour les investissements. Aucune incitation, aucun allègement fiscal, aucun plan clair.

Le secteur du logement continue de faire face à de sérieux obstacles. Les réformes de l'urbanisme pourraient apporter une solution à long terme, mais l'inflation et les taux d'intérêt compromettent toujours sa viabilité. Des modèles innovants, comme le logement locatif neuf, gagnent du terrain. Et grâce à une approche créative, des opportunités de marché subsistent. Cependant, une croissance plus large dépendra de l'amélioration des conditions d'emprunt.

Perspectives d'avenir : raisons d'un optimisme prudent

Si l'inflation se calme et que les taux d'intérêt suivent la même tendance, la situation pourrait s'améliorer. Les investissements dans les transports, l'énergie et les infrastructures sociales devraient également passer de la planification à la réalisation. Cependant, avec une dette publique en pourcentage du PIB proche de niveaux records, les perspectives budgétaires générales restent instables.

Mais une hausse soudaine de l'activité pourrait mettre le marché à rude épreuve. Des années de sous-investissement dans les compétences et la formation ont engendré une faible capacité. Les pénuries et les pressions inflationnistes risquent de compromettre la stabilité des programmes et des coûts.

Cela dit, avec une stratégie adaptée, les organisations peuvent toujours faire progresser leurs plans de construction.

Maîtrise rigoureuse des coûts. Approvisionnement intelligent. Gestion transparente des risques. Voilà comment construire en toute confiance.

Le budget n'a pas donné l'impulsion escomptée par le secteur. Toutefois, grâce à la clarté, la collaboration et la rigueur commerciale, le secteur de la construction peut encore être le moteur de la prochaine phase de croissance du Royaume-Uni.