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14/11/2024

Nick Gray, notre directeur des opérations pour le Royaume-Uni et l'Europe, analyse les conséquences du récent budget britannique sur le secteur de la construction.

Un engagement envers la construction

L’engagement principal du chancelier de « reconstruire la Grande-Bretagne » était un élément clé du premier budget du nouveau gouvernement travailliste.

Se traduisant par la promesse d'investir 100 milliards de livres sterling supplémentaires au cours des cinq prochaines années dans des dépenses d'investissement couvrant un large éventail de projets d'infrastructure dans des secteurs économiques clés, notamment les transports, le NHS, l'éducation, le logement et l'énergie, cet investissement a été bienvenu dans l'économie britannique.

Le secteur de la construction a désespérément besoin de la transparence qu'apporte un calendrier prévisionnel de tels engagements de dépenses, et le budget offre l'occasion d'examiner comment il peut relever le défi d'offrir un rapport qualité-prix toujours meilleur, compte tenu du contexte plus large d'un endettement/emprunt record du secteur public.

Un coup de pouce économique à court terme

Ces engagements seront bénéfiques à l'industrie à plusieurs égards. La clarté du plan d'action encouragera l'industrie à investir en elle-même par une plus grande adoption des nouvelles technologies ; la construction modulaire ; la recherche, la synthèse et l'application d'innovations fondées sur les données ; et l'identification de solutions novatrices pour relever le défi de la neutralité carbone.

D'autres facteurs positifs devraient dynamiser l'activité en cours, notamment dans les secteurs des transports et de l'énergie. Le prolongement de la ligne HS2 jusqu'à la gare d'Euston, le développement du service ferroviaire TransPennine entre Leeds, Manchester et Liverpool, ainsi que la construction de l'autoroute A1 au nord de Newcastle, permettront au secteur de la construction de conserver son rôle essentiel dans le développement économique des collectivités locales à travers tout le pays.

De même, l'engagement de 2,7 milliards de livres sterling en faveur de projets tels que Sizewell C, et les 3,9 milliards de livres sterling de financements alloués à la capture, à l'utilisation et au stockage du carbone, garantissent que les entreprises de construction continueront de contribuer aux objectifs de neutralité carbone du Royaume-Uni. Le secteur de la construction a donc de nombreuses raisons d'être optimiste.

Un budget basé sur le donnant-donnant

Malgré l'engagement pris envers des projets d'infrastructures clés dans les transports et l'énergie, le manque de précisions et de certitudes persiste dans d'autres secteurs. L'annonce d'un réexamen de l'engagement du gouvernement envers le Programme des nouveaux hôpitaux (NHP) représente une occasion manquée de clarifier l'impérieuse nécessité de s'attaquer à la fois à l'état et à la capacité du vaste parc hospitalier du NHS, si cruellement indispensable pour améliorer la prise en charge des patients. Espérons que des nouvelles plus positives suivront au cours de la nouvelle année.

Au sein du secteur, on craint également que les mesures fiscales proposées par le Chancelier, telles que la hausse des cotisations patronales à la sécurité sociale, ne réduisent davantage les capacités de production. Elles compliqueront très certainement le recrutement et la fidélisation de la main-d'œuvre qualifiée, ce fardeau pesant probablement de manière disproportionnée sur les petites entreprises, maillon essentiel de la chaîne d'approvisionnement, et menaçant potentiellement leur solvabilité.

L’impact des emprunts supplémentaires a également été signalé comme un risque susceptible d’affecter l’ampleur et la rapidité avec lesquelles les taux d’intérêt auraient pu baisser, freinant potentiellement toute reprise des investissements du secteur privé.

Ce budget peut-il générer de la croissance du PIB ?

Bien que ces nouveaux engagements en matière d'investissements soient positifs à court terme, des questions subsistent quant à leur impact réel sur la croissance du PIB à long terme. Il reste à voir s'ils permettront de remédier de manière satisfaisante aux problèmes structurels qui ont pesé sur l'économie britannique ces dernières années et d'apporter la certitude et la stabilité dont notre secteur a besoin.

Quel serait l'impact d'un second mandat de Trump à la Maison-Blanche ? Il est fort probable que l'économie américaine se renforce à court et moyen terme. Une bonne chose pour les États-Unis, sans aucun doute, mais compte tenu des penchants protectionnistes du nouveau président et de son mépris apparent pour la neutralité carbone, cela pourrait l'être moins pour le reste du monde.

Il est toutefois encourageant de constater que le gouvernement britannique privilégie l'investissement dans une grande partie de nos infrastructures – une approche typiquement keynésienne. L'avenir nous le dira, mais il y a aussi de l'espoir que le Programme national de construction (PNC) bénéficiera enfin de l'engagement dont il a si désespérément besoin. Lorsque de telles opportunités se présenteront, le secteur de la construction sera, comme toujours, prêt à se mettre au travail et déterminé à contribuer à la croissance de l'économie britannique.

Nick Gray, directeur des opérations pour le Royaume-Uni et l'Europe

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