Réaliser des projets de soins de santé durables en Arabie saoudite

Andrew Castle, notre directeur des soins de santé en Arabie saoudite, examine comment le Royaume peut atteindre ses objectifs de transformation du système de santé tout en influençant les normes internationales de développement durable.

Le Royaume d'Arabie saoudite entreprend une transformation considérable dans le cadre de sa Vision 2030. Cette transformation a des répercussions sur tous les aspects de la société et sur l'économie en général.

La santé est l'un des piliers de V2030 et elle comporte quatre objectifs clés :

• Pour améliorer l'accès aux soins de santé
• Améliorer la valeur des soins de santé
• Pour renforcer la prévention
• Pour améliorer la sécurité routière

Pour soutenir ces objectifs, un vaste programme de travaux d'infrastructure de santé est en cours. Il comprend la création de nouveaux établissements de soins pour les services de santé primaires, secondaires, tertiaires, communautaires et de santé mentale, afin d'améliorer l'accès et la qualité des soins prodigués.

Il est avéré que l'Arabie saoudite a besoin de 20 000 lits supplémentaires par rapport aux pays comparables sur le plan socio-économique pour répondre à la demande future prévue. La création de nouveaux centres de soins de santé primaires pour fournir ces lits représente une opportunité de bâtir un système de santé plus durable.

Pour créer un patrimoine immobilier plus durable, il est nécessaire de changer de perspective. L'ancienne approche axée sur les coûts (rapport qualité-prix/coût au mètre carré) doit être remplacée par une approche qui part du principe que nous souhaitons offrir et quel est le meilleur moyen d'y parvenir. Cela implique de prendre en compte l'efficacité opérationnelle et économique, mais aussi la durabilité.

Avant de nous concentrer sur la conception des installations, il convient d'examiner les services à fournir, la méthode optimale pour les assurer et les ressources nécessaires à leur mise en œuvre. Il est important de prendre en compte les compromis en matière de développement durable liés aux différents modèles de prestation. Par exemple, l'empreinte carbone d'une prestation numérique et à distance est différente de celle d'une prestation en établissement, notamment en ce qui concerne les coûts carbone des éléments hors périmètre 1 à 3 (transport des patients vers et depuis les installations).

Ce n’est qu’une fois que nous aurons clairement défini l’infrastructure nécessaire pour répondre au mieux aux besoins des patients pour les services spécifiques que nous pourrons passer à l’optimisation de ces conceptions dans une perspective de durabilité.

Une fois les besoins identifiés, plutôt que de chercher à optimiser chaque aspect durable des installations avec les connaissances actuelles, il convient de reconnaître que le cycle de développement d'une installation peut s'étendre sur une décennie. Par conséquent, les options d'optimisation de l'empreinte carbone de l'installation ne doivent pas être limitées par les contraintes actuelles, mais développées selon un processus permettant d'intégrer les améliorations au fur et à mesure de l'avancement des travaux.

Outre un processus de conception et de construction permettant d'intégrer les évolutions technologiques aux nouvelles installations dès leur conception et leur construction, l'Arabie saoudite offre une opportunité bien plus vaste d'influencer l'industrie de la chaîne d'approvisionnement du secteur de la construction à l'échelle mondiale.

L'Arabie saoudite entreprend certains des plus grands programmes de construction au monde. De ce fait, elle a la possibilité de se procurer des solutions plus durables, ce qui pourrait influencer les investissements du secteur international de la construction dans des matériaux et des méthodes de construction durables et innovants.

Pour mener à bien son programme de construction actuel, il est admis que des investissements seront nécessaires dans les chaînes d'approvisionnement mondiales afin de répondre à la demande intérieure en Arabie saoudite. Cela offre au Royaume d'Arabie saoudite l'opportunité d'investir à l'international dans des chaînes d'approvisionnement plus durables pour la construction, et d'accroître la production d'acier vert ou de béton à durcissement au carbone, technologies dont Aramco a été pionnière.

Andrew participe à la COP28 à Dubaï et prendra la parole au pavillon Dar le 5 décembre lors d'une session intitulée « Carbone, résilience et soins de santé – études de cas réussies de développement durable ».